«S’inspirer du modèle britannique en matière d’évaluation du système éducatif est un signe d’ouverture de notre système sur d’autres expériences » a déclaré M. Youssef BELQASMI, Secrétaire Général du Ministère de l’Education Nationale, lors de la cérémonie d’ouverture des travaux de la conférence sur l’évaluation des systèmes éducatifs organisée en partenariat avec le British Council le 22/01/2013 à Rabat.
Cette conférence qui s’est déroulée en présence de son excellence l’Ambassadeur de Royaume Uni à Rabat, M. Clive ALDERTON et de M. Martin ROSE, Directeur de British Council à Rabat, s’inscrit dans le cadre du protocole d’entente signé entre le Ministère de l’Education Nationale et le British Council. Elle vise à tirer profit de l’expérience Britannique en matière d’évaluation de manière à pouvoir concevoir un modèle adapté à la spécificité marocaine. A cet effet, et à la demande du Ministère, un cabinet d’experts Britanniques « curriculum Foundation », a été mandaté par British Council pour effectuer un rapport sur l’évaluation du système éducatif marocain et présenter des solutions inspirées du modèle Britannique, réputé être le meilleur au monde.
M. BELQASMI, a estimé que cette conférence est un nouveau jalon dans le processus de coopération Maroco-Britannique, car elle répond parfaitement aux attentes du Ministère de s’ouvrir sur les bonnes pratiques en matière d’évaluation, ce qui va lui permettre de se doter d’une structure intégrée permettant de procéder à une évaluation globale du système. De même, ’il a qualifié la coopération entre le Maroc et la Royaume Uni en matière d’éducation de privilégiée.
M. Clive ALBERTON, a pour sa part, salué les reformes entreprises au Maroc, ainsi que les efforts déployés par le Royaume dans la voie de la consolidation de la démocratie et de la bonne gouvernance. Il a également mis en relief la profondeur des relations entre le Maroc et le Royaume Uni, rappelant par la même occasion les importants chantiers entrepris dans ce cadre.
M. Martin ROSE, quant à lui, a rappelé le contexte de consulting en question et les étapes de préparation du rapport émis par la « curriculum Fondation », rapport qui vise à apporter une nouvelle dynamique pour un meilleur développement du système d’évaluation mis en place.
L’expérience Marocaine en matière d’évaluation a fait l’objet de deux exposés présentés respectivement par M. Fouad CHAFIQUI Directeur des Curricula et M. Mohamed SASSi, Directeur de l’Evaluation, de l’Organisation de la Vie Solaire et des Formations inter académies.
M. CHAFIQUI a donné un aperçu sur les différentes étapes ayant manqué l’évaluation des curricula, avant la promulgation de la charte nationale, période durant laquelle la mise en œuvre des programmes scolaires et l’évaluation des apprentissages étaient assurées par des inspections disciplinaires dépendantes pour chacun des cycles scolaires.
La deuxième étape est celle de l’après promulgation de la charte, au cours de laquelle on assiste à une première expérience nationale d’un curricula intégré assuré par des structures fonctionnelles.
Cependant, malgré les avancées bien notoires qui caractérisent le processus actuel de réforme des curricula, M. CHAFIQUI a souligné le besoin urgent de disposer de mécanismes et de structures d’évaluation et de régulation des curricula en vigueur.
S’agissant du système d’évaluation et de certification, M. SASSI a rappelé l’historique du processus d’évaluation, soulignant à cet égard, qu’on est passé d’un système basé sur des critères peu précis et non harmonieux à un système basé sur des critères unifiés à l’échelle nationael, ce qui conféré de la crédibilité aux examens certificatifs actuels.
Dans ce sens, et dans un souci de perfectionnement et de maitrise des outils d’évaluation des apprenants dans les différents cycles de l’enseignement, une série de mesures et de dispositifs ont été mis en place, il s’agit entre autres de l’institutionnalisation et de la généralisation des cadres référentiels de toutes les matières concernées par les examens certificatifs, de la mise en place d’une banque d’Items relatifs aux matières concernées par les examens certificatifs et qui sont mis à la disposition des AREF.
En outre, un système global a été instauré pour garantir l’articulation et l’institutionnalisation de diverses fonctions évaluatives. Toutefois, d’autres défis restent à relever pour atteindre les objectifs déterminés au niveau national.
Par ailleurs, l’intervention des experts britanniques (Martin Baxter, David Peck, Linda Peck) s’est articulée autour d’une présentation du modèle britannique qui stipule pour qu’une évaluation soit efficace, les praticiens devraient s’identifier avec la communauté professionnelle dans laquelle ils opèrent : chaque personne concernée a le devoir d’agir entant qu’agent de changement, l’apport de chacun à l’effort collectif est à prendre en compte.
Compte tenu de l’extrême complexité des systèmes éducatifs et du volume d’informations qui est immense, il est nécessaire à des fins d’autoévaluation de formuler un aperçu clair des points forts et faibles du système. De même, les indicateurs clés de performance figurent parmi les principaux moteurs des schémas de travail, d’où la nécessité de bien opérer les choix de ces indicateurs, car ils permettent de couvrir une gamme d’acquis quantitatifs et qualitatifs essentielle à l’évaluation des apprenants.
Pour mieux cerner cette problématique liée à l’évaluation du système éducatif, le rapport émis par les experts britanniques préconise cinq recommandations. Il s’agit de réviser le système de collecte de données afin d’obtenir des données de réalisation comparables à l’échelle nationale, de mettre au point un processus d’autoévaluation de l’école en prévoyant un cadre qui tient compte des résultats et apprentissages et en développant le rôle des leaders pour qu’ils puissent planifier des améliorations. Réviser la structure des services d’inspection pour que ces derniers puissent s’acquitter convenablement de leurs tâches, et revoir le système pour le maintien du curriculum national. La dernière recommandation consiste à développer un système destiné à l’évolution de la qualité et l’impact d’un soutien externe, des enjeux et de structures administratives permettant d’assurer un équilibre approprié entre le soutien et l’autonomie de l’école.
Il convient de signaler qu’une première mission des experts a eu lieu entre les mois de janvier et avril 2012, ce qui leur a permis de faire un diagnostic de la situation du système éducatif marocain, et de tirer les conclusions, objet dudit rapport.